Le pape Urbain II n'eut pas la consolation de connaître en ce monde la prise de Jérusalem par les guerriers de l'Occident, car la cité sainte ne fut reconquise parles Croisés venus de l'Europe et surtout de la France qu'après son décès. Il mourut, dit le P. Longueval, le 29 juillet 1099, après avoir conduit avec autant desagesse que de courage le vaisseau de l'Église pendant plus de onze ans, et celaà travers une infinité d’écueils et de tempêtes, car il eut tout à la fois à combattreun antipape violent et puissant, un empereur schismatique et impie, un roi deFrance qui scandalisait l'Église par ses désordres, un roi d'Angleterre qui la persécutait par ses violences. Enfin, par ses ardentes prédications et ses habilesnégociations, il parvint à conduire plusieurs armées très nombreuses en Orienten opposant la croix de Jésus-Christ au croissant de Mahomet. Des miracles fréquents et authentiques honorèrent son sépulcre et attirèrent dans le lieu de sa sépulture de nombreux pèlerins. Paul Diacre l'appelle dans sachronique : Sanctae memoriae papam Urbanum plane et vere aposiolicum virum. En 1882, après l'approbation du culte du saint Pontife Urbain II, dont Son Em. Lecardinal archevêque de Reims fut l'habile et zélé promoteur, un beau monument s'éleva par souscription dans la Champagne et dans toute la France, sans parlerdes pays étrangers à notre langue. La statue du glorieux Pontife domineaujourd'hui les vastes plaines du pays rémois, et son geste rappelle les ardentes prédications de la première croisade dont il fut le promoteur et l'apôtre, avecPierre l’Hermite, le moine bénédictin de Belgique.