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De Saint-Malo sont partis beaucoup de capitaines. Ils ne
voyagèrent pas tous sur la mer : plusieurs coururent l’aventure
dans le monde des idées, plus vaste que l’océan, et où il y a plus
d’inconnu, plus de solitude, et des dangers plus grands. Les uns et
les autres, ces hommes de la Marche bretonne, si on les compare,
apparaissent comme des Français bien doués, hardis, et d’une
courtoisie rude ou raffinée, qui les met en beau rang dans la famille
française. Ce pays malouin et servanais a toujours été un des bons
coins de la France.


Pierre-Joseph Picot de Clorivière était un de ces Malouins.
Il n’est point inconnu ; je crois qu’il mériterait d’être célèbre ;
j’espère même qu’il le deviendra, et de la meilleure façon : par un
décret du pape de Rome, où serait déclaré bienheureux celui qui
servit Dieu dans les temps les plus difficiles, et ne perdit pas un
moment la foi, l’espérance ou la charité. Il fut un clairvoyant, à
l’heure ou tant de braves gens se laissaient prendre aux mots, tout
jeunes élèves encore, dans l’étude du langage révolutionnaire, et
qui s’aperçurent, un peu tard, que la traduction littérale ne vaut
rien, en pareil cas, et qu’il faut pénétrer les grands mensonges
plaisants, par quoi le monde est mené. Il n’eut point de doute parce
qu’il était très réfléchi, très clair d’esprit, et très attaché à la foi de
Jésus-Christ, ce qui est le plus sûr moyen de ne point errer dans
une foule de questions, même d’un ordre différent. Clorivière fut
le modèle de l’homme juste dans les temps de persécution, et,
autant que nous pouvons en juger, un des saints qui se levèrent, de
notre terre française, vers la fin du dix-huitième siècle : réponse
immédiate, nombreuse et magnifique, comme toutes celles que
fait la France en danger.


La leçon d’une telle vie doit servir ; il est utile d’en
rappeler les traits ; les écrits qu’il a laissés peuvent également aider
nos contemporains à mieux pénétrer les origines et la malignité
des doctrines dont le monde est présentement, selon les latitudes,
menacé ou accablé. C’est la raison d’être de ce petit volume : les
hommes utiles, dans les révolutions, sont ceux qui ne leur
accordent rien ; tous les autres en font le jeu.

Pierre de Clorivière contemporain et juge de la Révolution

SKU : 171
17,00 €Prix
  • ISBN 978-2-38429-122-9

    Nombre de pages : 216

    Format : 15.5 x 23.5 cm

    Édition : fac-similé

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