Les jeunes gens mentionnés dans la Bible ne peuvent pas tous être proposés comme modèles de vertu. Un grand nombre, au contraire, présentent au regard le triste spectacle du vice, poussé parfois à ses derniers excès. Même en ce sas, l’exemple de ces jeunes gens n’est pas dépourvu d’instructives leçons. En mettant sous les yeux les funestes conséquences de ces excès, les châtiments terribles dont souvent ils sont frappés par la justice divine, cet exemple apprend à éviter les uns et à se soustraire aux autres ; il inspire une crainte salutaire ; il engage à la poursuite et à la pratique de la vertu ; il pousse à entrer, à marcher et à progresser dans la voie de la sainteté. Mais, Dieu merci! les exemples de jeunes gens vertueux nous sont aussi offerts par la Bible. Les leçons directes de sagesse, de prudence, de force, de piété, de fidélité à Dieu, de nobles efforts, de sublimes dévouements y peuvent être recueillies, pour entraîner plus efficacement encore la Jeunesse dans ce sentier du bien d’où l’on ne s’écarte point, lorsqu’on y a marché sans dévier, aux jours difficiles et périlleux de l’adolescence
La Bible, ce livre par excellence, est le meilleur code moral qu’on puisse proposer à la Jeunesse. Mais ce code a besoin d’être vulgarisé, mis à la portée de tous, débarrassé de ce qui n’est pas personnellement utile à ceux entre les mains desquels on le veut mettre. Étant donné, d’une part, l’inexpérience des jeunes gens, l’insuffisance de leurs connaissances, l’ardeur de leurs passions; et, de l’autre, les hautes et graves questions traitées dans la Sainte Écriture, les difficultés que présentent l’interprétation exacte de certains textes, la concision extrême de divers passages, la liberté naïve des écrivains sacrés dans le choix de nombreuses expressions, il y aurait inconvénient à donner indistinctement la Bible à lire à la Jeunesse. Il lui est plus avantageux de n’en connaître que ce qui l’intéresse davantage et peut le mieux procurer son bien. Voilà pourquoi j ’ai essayé, dans cet ouvrage, d’initier la Jeunesse de nos maisons d’éducation à la lecture profitable, à la méditation sanctifiante du Livre que les chrétiens devraient le mieux connaître et le plus aimer, vu qu’il est le seul qui contienne la parole de Dieu. Voilà aussi pourquoi j ’ai groupé autour des récits contenus dans ce Livre incomparable les enseignements qui conviennent plus spécialement à la Jeunesse, les principes dont elle doit s’inspirer pour répondre fidèlement aux étemels desseins de Dieu sur elle. Heureux serais-je si mes humbles efforts pouvaient, avec la bénédiction du Ciel, tourner au bien de cette Jeunesse qui m’est si chère.