Ce que l’Ecriture dit de Dieu même lui convient en quelque façon : sans cesse les anges le voient pleinement et à leur aise, et sans cesse ils désirent de le contempler, parce que la Divinité est un abîme de perfections infinies. De même, dites ce que vous voudrez de Notre-Dame, et vous n'avez encore rien dit. Éternellement il y aura de quoi admirer en cet ouvrage, comme à adorer la sagesse infinie de l’ouvrier qui s’est plu à montrer ce qu’il savait faire. Mais où nous entraîne cette pensée ? Celui qui est Tout-Puissant a fait en moi de grandes choses ; il a déployé la force de son bras. Donc, conclut hardiment saint Bernardin de Sienne, autant est grande la puissance de Dieu, autant sont sublimes les perfections de sa Mère. Il faut interpréter bénignement ces paroles de feu. Elles signifient, non qu’il soit impossible à Dieu de faire quelque chose de plus grand, mais qu’il n'a encore rien produit parmi les pures créatures qui arrive à la sublimité de ce chef-d’œuvre ; et qu’il a témoigné en ce divin ouvrage un plus grand effort de sa toute-puissance, que dans la production de l’univers. 
Puisse, ce léger tribut de reconnaissance et d’amour augmenter la vraie et solide dévotion à la Mère de Dieu, et par-dessus fout, inspirer aux justes et aux pécheurs une confiance filiale envers celle qui est la porte du ciel et la Mère de tous les hommes ; car c’est de cette auguste Princesse qu’il est écrit : Celui qui m’aura trouvée, trouvera la vie et puisera le salut dans les miséricordes du Seigneur : Qui me invenerit, inveniet vitam, et hauriet salutem à Domino. (Prov. 8, 35.)