Le 8 juin 1894, le Sénat décrétait qu'une fête nationale aurait lieu chaque année, en son honneur, le deuxième dimanche de mai; et le Président du Conseil, M. Charles Dupuy, s'écriait à cette occasion : " Jeanne n'appartient à personne, elle appartient à tout le monde. Elle représente l'ensemble de nos souvenirs et de nos espérances ; sa figure domine tous les partis, elle est si grande qu'elle dépasse les plus hautes conceptions de l'épopée. Nous avons l'occasion d'élever l'âme du pays, par le plus grand souvenir de notre histoire ; de proclamer l'amour de la patrie, de raviver l'idéal dans les cœurs ; profitons-en ; consacrons le culte qui n'aura ni dissidents ni hérétiques, le culte de la patrie sous l'invocation de Jeanne d'Arc. » Cet éloge serait complet, s'il était plus chrétien. Car bon gré mal gré « Jeanne, gloire de notre patrie, est la gloire de la religion catholique. » Elle n'a été la libératrice de la France que parce qu'elle a été, l'inspirée et l'envoyée de Dieu. NOTRE BUT sera donc de montrer, pièces en mains, le caractère surnaturel de la vie, de l'action et de la mort de la vierge de Domremy, de l'héroïne d'Orléans et de la martyre de Rouen. « Jamais peut-être, dans aucune vie, a dit le cardinal Lecot, on ne vit plus manifestes les contacts mystérieux de la créature et du créateur, et la fusion d'une vie humaine dans la pensée, dans la volonté et dans la charité divines. »
Nous lirons donc, émus et recueillis, cette histoire à la fois touchante et grandiose. Que Jeanne nous protège ! Nous la regarderons, nous l'écouterons, nous l'admirerons, nous la plaindrons; mieux encore, nous l'imiterons. Le Christ veut garder notre France, il faut que nous la lui rendions. Que la jeunesse française puise dans ces pages une haute leçon de patriotisme chrétien. Telle est notre ambition, que ce soit notre récompense !