Saint Antoine de Padoue est un sujet d'étude rempli du plus vif intérêt. D'abord il remonte aux origines franciscaines. Or nous aimons tout ce qui commence : une fleur qui vient d'éclore a des parfums plus doux ; le berceau d'une institution qui reçoit les premiers rayons de la grâce nous attache toujours. Cette circonstance donne à Saint Antoine quelque chose de la dignité de l'ancêtre, qui contraste avec sa jeunesse dont l'éclat devait durer autant que lui. Ensuite il a avec Saint François des analogies frappantes. Le Séraphin d'Assise devait avoir une postérité nombreuse comme les étoiles du firmament ; mais de tous les fils qui lui naîtront dans l'avenir, aucun n'héritera de son génie autant que notre Saint. Saint Antoine de Padoue a eu beaucoup d'historiens : il n'a pas besoin de celui qui vient lui consacrer sa plume. Mais si la gloire du Bienheureux peut se passer de ses travaux ; lui a quelque intérêt à redire sa pieuse Légende ; Le saint du Baptême est un ange gardien, qui nous donne son nom pour nous honorer, et sa main pour nous conduire ; il a droit à un culte réservé : c'est le culte des souvenirs autant que celui de la foi. Le saint du baptême nous est fidèle, mêmequand nous l'oublions ; ses bienfaits jalonnent nos années ; ils adoucissent les sentiers de notre rude pèlerinage. A certaines heures de la vie, plus pesantes que d'autres, nous savons mieux encore ce que nous lui devons. Avant de mourir, un serviteur de Saint Antoine lui dédie ce modeste opuscule, depuis longtemps conçu par son amour ; et aujourd'hui réalisé par sa reconnaissance.