Le Canada d'ailleurs, moins que tout autre, ne saurait ignorer quelle source d'enrichissementet de progrès les religieux constituent pour un pays. N e furent-ils pas l'un des principaux facteurs de sa remarquable croissance ? À l'au­rore même de notre vie nationale, on voit sedresser leurs énergiques silhouettes. Ils montentla garde auprès du berceau de la race fran­çaise en Amérique. Et à mesure que se déroule notre histoire, leur action s'étend et s'affermit, imprégnée, aux origines, du sang des martyrs, marquée, depuis trois siècles, de la plus subli­me charité. Elle se manifeste ainsi dans tous les domaines: ministère sacré, colonisation ensei­gnement, bonne presse, œuvres sociales, associa­tions professionnelles, missions étrangères, partout où l'âme humaine peut être atteinte et élevée. À méditer ces choses, il nous a paru quelles n'étaient pas assez connues, qu’il serait utile par conséquent d'esquisser comme un tableau d'en semble du râle vraiment fécond des ordres religieux et des congrégations ecclésiastiques au Canada français. Mais qui, mieux que les représentants mêmes de ces communautés, pouvait accomplir cette œuvre? Aimi, à chacun d'eux, avons-nous ouvert les pages de la Vie nouvelle. Ils s'y sont succédé, de mois en mois, durant près de deux ans. Bien accueillies, ces monographies méritaient d'être réunies en volume. Plus d'un lecteur en a témoigné spontanément. Outre l'honneur, nous a-t-on dit, qu'une telle publication ferait rejaillir sur l'Église et la race canadienne-française, elle offrirait aux jeunes gens qui se sentent appelés à l'état religieux une source unique d'informa­tions précieuses. Variés sont leurs goûts et leurs aptitudes, variés aussi les champs d'apos­tolat que cultivent les différentes communautés. S'il en est quelques-unes qui les couvrent presque tous, la plupart cependant se limitent à des œu­vres déterminées, et même parmi les premières, il en est peu qui ne s'attachent de façon plus spéciale à telle forme particulière d'action. Devant chacune d'elles le jeune homme s'arrêtera ; il exa­minera, interrogera discutera, puis il se repliera sur lui-même pour consulter ses ressources, ses inclinations, ses forces corporelles, et tout au fond du cœur les touches de l'Esprit-Saint. Raisons bien légitimes. Elles ont prévalu. On nous permettra donc, en présentant aujour­d'hui ce volume, d'exprimer simplement le sou­hait qu'il réponde à ces vœux : qu'il fasse mieux connaître les différents Instituts dont s'honore l'glise et que, par là, non seulement il augmente sa gloire, mais encore et surtout il aide à l'éclosion, sur le sol canadien, d'un nombre tou­jours croissant de vocations religieuses.Ce sera pour nos dévoués collaborateurs — à qui nous ne pouvons offrir que de faibles remer­ciements — la meilleure des récompenses.